Le 14 juin nous sommes arrivés à Kota Kinabalu à Bornéo par Air Asia, dans l’avion de super man. Le « teksi » nous a posé devant le GH en plein centre ville. Au dessus des bars et restaurants. On a compris notre douleur un peu plus tard. De la musique plein pot, jusqu’à 1 heure du matin. Le lendemain nous avons donc déménagé pour un endroit un peu plus calme. Toutes les GH ont des chats ici. Nous avons eu de la visite dans notre chambre du chat de la maison, très mignon, il nous a adoptés (voir album photos). Nous nous sommes baladés un peu sur les marchés, enfin on voit plein de fruits et légumes, nous avons donc fait des emplettes. Des pommes d’eau, une main de bananes (des toutes petites, 35 centimes pour une main !), des carottes crues.
Ici on est au bord de la mer. En nous baladant vers le port de pêche un jeune homme nous a interpellés pour demander si on voulait visiter le petit village (sur pilotis) de pêcheurs en face. Après quelques négociations, nous voilà partis. J’avais compris qu’il nous y mènerait et qu’ensuite nous nous promènerions pendant une demi-heure, avant qu’il nous reprenne en bateau. En s’approchant, j’ai vu que nous ne pouvions pas nous promener tout seul. Ce n’est qu’enchevêtrement de cases en bois sur pilotis, avec entre elles des pontons à peine existants. Nous n’aurions pas pu faire deux mètres sans tomber à l’eau. Effectivement nous sommes restés sur le bateau. Ça grouille de monde là dedans, des enfants partout, qui sautent dans l’eau, se promènent entre et sous les maisons. Il y a une école, une mosquée, des petits magasins. Tout un village quoi. Le pêcheur qui nous a amené habite là aussi. Nous sommes passés par ses maisons (il en a deux l’une en face de l’autre, pour abriter 7 enfants et je ne sais pas combien de femmes…), pour prendre trois de ses enfants avec nous. Le plus petit a sauté dans mes bras pour descendre du ponton.
C’est impressionnant de voir comment vivent ces gens. Ce sont des Philippins (légaux et illégaux) qui vivent dans ces villages, il y en 4 comme ça ici. Beaucoup de promiscuité, toutes les maisons correspondent. Beaucoup d’enfants. Beaucoup de pauvreté. Mais des visages souriants. Après coup nous avons lu dans le « lonely planet « que c’était déconseillé de visiter ces villages, même en bateau. Qu’on pouvait se faire agresser. Nous n’avons rien ressenti de tout ça.
Par contre on fait la chasse aux illégaux ici. Quand nous avons pris le bus le lendemain, une patrouille de police nous a arrêté et a pris un jeune homme dans le bus. Au retour aussi nous avons vu des fouilles dans les bus.
Le lendemain nous voulions partir pour Sepilok dans le but de faire trois jours dans la jungle. La gare routière se trouve à 10 km en dehors de la ville. Comme on ne peut pas faire confiance aux bus locaux il vaut mieux prendre un taxi. Mais comme il faut aller à la gare pour réserver, ça fait 30 RM pour aller réserver un jour et 30 RM le lendemain pour aller prendre son bus. Finalement c’est un jeune homme qui nous a amené dans sa voiture personnel. Contre payement bien sûr, mais moins cher que le taxi. Il nous a donc amené pour réserver et le lendemain nous a pris a la GH pour nous déposer au bus. Puisqu’il ne nous ramenait pas cette fois, il ne voulait que la moitié du prix. On le lui a laissé bien sûr. Il a été très correct et agréable. Le premier jour après la réservation il nous a ramené par un autre route pour avoir une vue sur la ville. Nous le contacterons à notre retour à KK.
Nous voilà donc parti pour 6 heures de bus jusqu’à Sepilok. Sous une pluie battante et la clim à fond dans le bus. Comme paysage au début c’était de la belle forêt de montagne mais dès que nous avons regagné les plaines, toujours le même décor désastreux de palmiers, même à Bornéo. Par contre des belles maisons traditionnelles sur pilotis. Nous sommes sortis du bus à un croisement (mile 14) pour aller vers le GH d’Uncle Tan. Heureusement pas très loin à pied. C’est d’ici que nous repartirons en mini bus et bateau pour notre séjour dans la « jungle ». Comme nous ne sommes pas très loin du centre d’accueil d’Orang Outan de Sepilok, nous l’avons visité (40km2 de forêt). C’est ici qu’on accueille des Orang Outan blessés ou orphelins (la cause des coupes de forêt) pour les soigner et les réintroduire (ce qui est moins sûr, vu qu’il n’y a plus de forêt). Deux fois par jour on leur donne à manger, ils le savent et viennent donc (pas tous). Pas mal de touristes à ce moment là, tout le monde avec son appareil photo. Ça fait comme au zoo en France. Très décevant. Par contre on peut se promener un peu plus loin dans le bois par soi même. Il faut le signaler, signer son heure de départ et le retour. Nous l’avons donc fait et nous étions les seuls. Les derniers inscrits sur le registre remontaient à deux jours, très peu de gens font ce treck, je ne comprends pas pourquoi. Un chemin très gras, il avait pas mal plu la nuit. Je n’avais pas des bonnes chaussures. Ici nous avons fait connaissance avec les sangsues. Drôle de petites bêtes. Comme un petit verre de terre qui s’agrippe. Quand on veut l’enlever il reste fixé sur les doigts. Nous avons marché pendant plus d’une heure et demie pour faire 2200 mètres. Les pieds pleins de boues. Nous étions tout seul entre les arbres. Avec de temps en temps des macaques, quelques oiseaux, des papillons. Et juste à la fin du chemin du retour, le miracle, un orang outan assez jeune, qui est descendu de son arbre et s’est arrêté à mi-chemin pour nous observer. Nous nous sommes regardés un bout de temps. Ils ont des gestes très lents, un regard extrêmement expressif, comme s’ils avaient tout compris dans ce monde. Un moment magique. Il fallait partir parce que le parc allait fermer, dommage, on aurait pu rester des heures comme ça.
En allant me laver de pieds dans les toilettes, il y avait du sang partout par terre. Parce que quand on enlève les sangsues ça continue à saigner pendant un petit moment encore. Ça ne doit pas être très agréable quand il y en a partout. Pascal en avait d’ailleurs ramené entre les orteils. Il faut vraiment bien s’inspecter pour voir qu’il y en a plus. Bon nous étions quand même contents de notre matinée et prêt pour notre aventure dans la jungle.
Pascal vous racontera tout ça.