Nous sommes partis de Colonia Carlos Pellegrini comme nous étions venus, c'est-à-dire avec difficulté. Le bus partait à 3h30 pour rejoindre Mercédes. C’est donc au cœur de la nuit que nous avons attendu, pas grand monde dans les rues à cette heure là, seul le silence et la lune pour nous accompagner. Le vieux bus est arrivé et nous sommes montés,
le trajet c’est effectué lentement car le chauffeur devait éviter les capinchos qui dormaient sur la piste. Pas questions pour ces seigneurs des Estéros d’Ibera de se déplacer d’un centimètre !
Après quand il eu fini de slalomer, le chauffeur c’est concentré sur son « maté », boisson favorite des Argentins. C’est une sorte d’infusion dans un récipient spécial
et l’on boit avec une espèce de pipette métallique qui a un filtre au bout pour éviter d’avaler les impuretés de l’infusion. Cette dernière étant principalement composée de feuilles de maté auxquelles on peut ajouter d’autres parfums ou plantes. Ensuite il faut un thermos avec de l’eau chaude pour compléter à chaque fois le pot à maté. En Argentine tout le monde se promène avec son nécessaire à maté, c’est une institution
le maté ici.
Je dois rajouter pour essayer d’être complet dans mon explication, que cette coutume du maté à surtout un coté convivial car le pot de maté se partage généralement entre amis, avec toujours la même pipette.
Après avoir pris ce BGV, Bus à Grandes Vibrations, nous sommes arrivés à Mercédes. De là nous avons regagnés Posadas via Corrientes, soit 12h30 après avoir quitté Carlos Pellegrini. Nous apprenons à attendre en Argentine, nous gagnons en patience et c’est très positif.
Posadas est la région des Missions Jésuites, c’est ici qu'au XVI siècle, des compagnies de disciples de Jésus ont crée des Missions, sorte de villages, afin d’évangéliser mais aussi d’améliorer les conditions sociales des indigènes et surtout de les sortir du joug de l’esclavage. Ces idées étaient contraires à la colonisation et les jésuites furent chassés un siècle et demi plus tard.
Il reste des vestiges de ces missions et c’est de l’autre coté du pont qui enjambe le Parana, au Paraguay que nous sommes allés pour visiter Trinadad qui est la mission peut être le mieux conservée.
Les bâtiments témoignent de l’organisation
de ses missions
et de la place de l’art baroque Guaranis,
ces derniers étant les indiens locaux. Une visite intéressante même si quelques explications manquaient.
Néanmoins nous en avons eu quelques unes et nous les devons à Mireille. Oui, mais qui est Mireille ?
Mireille est l’épouse de Francis. Oui, mais qui est Francis ?
Et bien ces deux personnes sont des touristes français du Pas de Calais que nous avons rencontrés dans le bus qui menait au Paraguay. En fait Posada est aussi hors de circuits touristiques et les deux seuls touristes que nous avons croisés, ce sont eux. Deux profs de maths à la retraite, comme René et Janine mes voisins, et ils ont le voyage comme passion. Ce n’est pas compliqué, depuis 40ans ils partent deux mois par an pour visiter notre planète. Des pays ils en ont vus beaucoup et c’était un vrai régal de partager un peu de temps avec eux. J’espère que l’on se reverra en France.
Mais pourquoi Mireille avait elle des explications sur les missions jésuites ? Elle est prof de maths pas d’histoire !
Tout simplement parce qu’ils avaient fait la visite de la mission San Ignacio en Argentine et il y avait des explications en français.
Nous avons joint l’utile à l’agréable en allant au Paraguay. Nous devions sortir d’Argentine pour renouveler notre visa gratuit car ce dernier est de 90 jours et nous resterons plus en Argentine. Nous avons donc une nouvelle entrée sur le territoire et nous n’avons plus besoin de sortir jusqu’à notre départ.
La ville de Posadas est assez agréable avec une place centrale animée. Le soir les gens sortent dans la ville qui est très bien éclairée et plaisante.
Ici la Renault 12 n’a pas la vedette et est détrônée par les 4X4 Toyota. Ici aussi il y a l’Argentine d’en Haut et l’Argentine d’en Bas !
Noël se prépare doucement, ici pas de lumières dans les arbres et devant les habitations. Je suis d’ailleurs surpris de voir que pour un pays catholique il n’y ait pas un véritable engouement pour cette fête. Peut être que les décorations ne vont être positionnées que vers les 15 décembre. Pour l’instant il y a quelques sapins dans les parcs. Ils ont la forme conique et sont décorés avec les bouteilles en plastiques colorées.
Je trouve cela original et bien.
Cela permet le recyclage et aussi une forme de questionnement sur tout ce plastique qui nous entoure dans notre quotidien, en plus du coté artistique bien entendu.
Prochaine étape, nous irons jusqu’à la frontière Brésilienne, il parait que là bas il y a des douches en pleine nature et on peut y aller à plusieurs tellement elles sont grandes….