Avant de quitter le lac Inle pour rejoindre la capitale Yangon, nous avons fait une visite dans un vignoble ! Et oui au Myanmar on fait du vin et en plus il n’est pas si mal que ça. Accompagnés de Clotilde et Yannick, nos amis de voyage, nous avons loués des vélos et parcourus la douzaine de kilomètres qui nous menaient au Domaine Red Mountain Estate. C’est un propriétaire Birman qui c’est offert les services d’un Maitre de Chai français. Pas moins de 42 cuves en inox
avec pour certaines une isolation extérieure. Les cépages sont sauvignon, muscat, syrah et grenache pour la plupart. L’embouteillage est automatisé et le vin est stocké en bouteille, debout dans des casiers car les bouchons sont synthétiques.
Nous avons dégusté plusieurs vins et au retour les vélos roulaient tout seul…
C’est en bus de nuit que nous avons rejoins la capitale. 11 heures après nous étions à Yangon. Cette dernière s’appelait Rangoon du temps de la colonisation. Nous sommes arrivés très tôt et notre hôtel ne pouvait pas nous donner la chambre avant 11 heures. De ce fait nous sommes partis à la découverte de la pagode Shwedagon. Cette dernière était encore dans les brumes matinales, ce qui donnait un effet de légèreté et de douceur. Les jardiniers de la ville étaient déjà en action, ils taillaient des arbres au coupe-coupe ! Assez particulier comme technique mais efficace.
Il faut dire qu’il y avait du monde, un sur l’échelle qui coupe, deux en bas pour déplacer l’échelle et huit pour ramasser les feuilles. La pagode Shwedagon est au cœur du bouddhisme birman et c’est de tout le pays que les populations affluent pour s’y recueillir. Elle est aussi très impliquée dans les manifestations sociales ou politiques du pays, c’est souvent là que cela se passe. Le stupa de cette pagode est le plus grand du monde recouvert d’or.
Il mesure 98 m et le bulbe est recouvert de plus de 700kg d’or. Le sommet du stupa, c'est-à-dire l’ombrelle et la girouette sont truffées de 1400 clochettes en or et argent et pas moins de 6400 pierres précieuses. Vous l’avez compris, cette pagode n’est pas n’importe laquelle ! Tout autour il y a de grandes esplanades avec d’autres stupas, des sanctuaires et des oratoires.
Huit de ces derniers sont attribués aux jours de la semaine, il y en a deux pour le mercredi, un pour le matin et un pour l’après midi. Les familles apportent des offrandes à l’oratoire qui correspond à leur jour de naissance.
Quand nous sommes arrivés, après avoir déposé nos chaussures nous avons pris l’escalator,
et oui comme dans les centres commerciaux, pour atteindre le bas du stupa central. Il y a 4 grandes entrées qui desservent l’édifice.
Chacune d’entre elle est spécifique avec des décorations différentes. Ce matin là, il y avait des baptêmes avec là encore des costumes de cérémonie pour les baptisés.
Nous sommes restés trois heures pour visiter tout ça. Anita ne trouve pas de coté solennel au lieu, elle dit qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui se recueillent, souvent ils sont devant un bouddha et regardent internet sur le téléphone portable. En plus elle me fait remarquer qu’il y a des ATM (distributeurs d’argent) dans chaque entrée de la pagode.
C’est vrai que les étrangers doivent payer pour entrer et les pelerins font beaucoup d'offrandes. Pour ma part je n’ai pas vu beaucoup de personnes vraiment « connectées », à part ce bonze qui était imperturbable dans sa méditation.
Néanmoins quand nous sommes revenus le soir, il y avait moins de personnes et avec les éclairages
le lieu était quand même assez propice au spirituel.
De retour à la chambre j’ai contacté Nicolas qui est Tourangeau et qui vit ici à Yangon. Cela fait 7 ans qu’il est dans ce pays et il y a installé une agence de tourisme pour les voyages en individuels ou petits groupes. C’est très bien pour des personnes qui souhaitent découvrir le Myanmar sans soucis de logistique. Vous pouvez visiter son site et même le contacter pour des informations si vous le souhaitez. www.thinkasia-tours.com
Nous avons déjeuné avec Nicolas et parlé un peu du Myanmar bien entendu et aussi de la Touraine.
Le lendemain nous avions décidé de prendre le train pour faire le tour de la ville, je dirais plutôt de la banlieue. C’est le RER local en quelque sorte. Trois heures de voyage avec de nombreux arrêts et une vitesse permettant d’apprécier le paysage !!! Le chef de train n’était pas stressé, il ne sortait pas pour faire partir le train, il se contentait d’agiter le drapeau vert depuis la fenêtre.
Nous étions avec lui au dernier wagon, en fait au début j’avais pris sa place. Le wagon était ouvert sur l’arrière et c’est là que j’ai pris position, cela me permettant de voir des deux cotés. La vie le long des rails de chemin de fer est moins plaisante qu’ailleurs, c’est souvent les personnes les moins fortunées qui logent là. Cela s’est vérifié une fois de plus. Il y a eu d’abord les cultures de liserons d’eau,
très utilisés en cuisine asiatique. L’eau dans lesquels ils poussent n’est pas toujours très "clean". Je dois dire que c’est affolant les détritus qui trainent partout dans le pays. Les gens sont propres sur eux mais ils négligent totalement leur environnement et ne voient même pas combien c’est sale parfois.
Les personnes se lavent dans de l’eau croupie et les plastiques trainent partout. Sous les cocotiers la vie n’est pas douce pour tout le monde et cette photo est significative.
La voie de chemin de fer est un lieu de vie, on y met le linge à sécher, notre train est passé dessus,
on y installe un marché
et on le range à l’arrivée du train.
Les gens traversent tout le temps sur les voies,
ils jouent aussi juste à coté.
C’était une sortie qui contrastait beaucoup avec l’or des pagodes de la veille, de quoi s’interroger un peu. En ville on peu téléphoner dans la rue,
il y a des emplacements pour cela, ça fait sourire à l’heure du téléphone portable mais tout le monde n’a pas les moyens d’en avoir un. Le conducteur de trishaw lui n’était pas bousculé et lisait tranquillement son journal.
Il y a quelques beaux bâtiments coloniaux comme ce bâtiment, anciens bureaux de la gare ferrovière,
lequel a surement eu des heures de gloire mais malheureusement ils ne sont pas entretenus et tombent à l’abandon. Nous ne sommes pas restés plus longtemps à Yangon, les grandes villes se n’est pas trop notre préférence. Un autre site nous attend, lui aussi symbole très fort du bouddhisme au Myanmar.
Pascal