Nous sommes arrivés à Mandalay avec 1h30 de retard. Au départ de Bangkok l’avion Air Asia ne c’est pas mis à son bon emplacement et cela a entrainé du décalage dans le décollage. Le "low cost" ce n’est pas cher mais quelle pagaille !
Nous voilà donc au Myanmar, pays plus connu en France sous le nom de Birmanie. C’est en 1989 que le pouvoir actuellement en place a renommé le pays pour supprimer toutes traces de la colonisation anglaise. Ce pouvoir militaire a même changé le sens de circulation des voitures tout en gardant le volant à droite ! De ce fait la circulation est à droite avec volant à droite, pratique non?
Mais je ne vais pas développer ici l’histoire si sombre de ce pays.
Arrivés à l’aéroport il n’y avait que trois avions sur le tarmac et pas des gros. Pour un aéroport international c’est très peu. A l’intérieur tout est épuré, en fait c’est très simple et nous comprenons que nous avons changé de pays, nous cherchons de l’authentique et bien je pense qu’il y en aura.
En tout cas les formalités se déroulent très bien, nous changeons quelques dollars et nous voilà en route pour Mandalay et notre GH. Les 45kms entre l’aéroport et la ville nous laissent penser qu’il y a très peu de circulation car la route est déserte. En fait en arrivant dans la deuxième ville du pays avec ses 1,2 millions d’habitants, nous comprenons qu’il y a quand même du trafic. Notre logement est très bien, un peu à l’écart de la rue et il est très calme. Le soir nous sortons à pied faire un peu de repérage et prendre la température ambiante. C’est évident que nous sommes toujours sur la même planète mais pas dans le même monde ! Le Myanmar est un pays pauvre et ça se voit. Pourtant il y a des palais et de la dorure dans le paysage mais comme dit le proverbe, « tout ce qui brille n’est pas d’or ».
C’est le soir et les remparts du Palais Royal se reflètent dans les douves. Ces dernières sont très larges et forment un grand carré. En son cœur se trouve la reconstruction du Palais qui a été bombardé par les japonnais durant la guerre. En fait c’est surtout une garnison militaire qui occupe les lieux et nous ne visiterons pas l’intérieur.
Sur les guides de voyage il est mentionné qu’il n’y a pas de location de scooter. Nous sommes déçus de lire cela mais nous posons quand même la question à notre Guest House. Et bien si, c’est possible ! Du coup la nuit sera bonne, pas besoin de s’inquiéter pour le transport.
Le lendemain nous voilà d’attaque pour la découverte de la région. Le mot découverte n’est pas usurpé et prend ici tout son sens. Nous avons quand même visités pas mal de pays d’Asie du Sud Est mais le Myanmar ne ressemble pas aux autres.
Le trafic est intense et surtout dans tous les sens, il faut trouver sa place et surtout être dans le mouvement. Notre première destination nous amène à Amarapura, pour y voir le Pont d’U Bein.
Ce pont a été construit en 1849. C’est le pont en teck le plus long du monde, 1200 mètres.
Il permet de relier la ville à la campagne en enjambant le lac Taungthaman.
C’est la saison sèche et le lac est bas, de ce fait une partie est découverte et cultivée car très fertile.
Le travail se fait principalement à la main.
Certaines parties sont déjà immergées mais à la mousson se sera la totalité qui sera recouverte. C’est un endroit propice à la pêche
mais aussi à la balade
car il dégage de ce lieu une certaine douceur, les paysages sont paisibles et reposants.
En route nous avons vu des "long houses",
comme déjà vu à Bornéo. Ce sont des longues maisons ou logent plusieurs familles. Une galerie exérieure déssert chaque habitation. Il n'y a pas beaucoup d'intimité dans ces logements. Dehors les toilettes aussi sont alignées, une par famille.
La région est aussi productrice de soie et c’est fréquent de voir ces belles couleurs sécher au soleil.
Nous avons eu droit aussi à notre première crevaison en scooter au Myanmar. Pas de soucis, la réparation c'est effectuée rapidement et nous avions comme spectacle en attendant des femmes qui se dépouillaient, cela les faisait rire et du coup elles ont bien voulu que je les prenne en photo.
Nous avons continué jusqu’à Sagaing, une ancienne capitale du royaume construite en 1315. Sur les collines bordant l’Irrawaddy,
on peut voir une myriade de pagodes, monastères ou stupas qui dressent leurs pointes d’or vers le ciel.
Nous avons fait plusieurs visites de ces lieux. Certains sont plus solennelles que d’autres. J’ai bien aimé la Pagode U Ponya, elle a beaucoup de couleurs et à l’intérieur, en plus de Bouddha il y a un lapin
et une grenouille en bronze. Il parait qu’il faut les caresser pour que ça porte chance. Les oreilles du "Rabbit" sont d’ailleurs toutes brillantes. Pour ma part j’ai préféré la grenouille.
Anita ce qu’elle préfère se sont ces tètes rondes à quatre faces.
Au cours de la balade nous avons aussi visité une école internationale de boudhisme. Le dome était en réparation et les ouvriers montaient avec l'échelle en bambou, une belle hautreur quand même! De jeunes élèves bonzes sont venues nous parler. Ce sont des filles, elles sont vétues de rose
et les garçon sont en bordeau.Sagaing est une ville qui posséde de belles maisons coloniales
qui malheureusement sont un peu décrépies,
elles sont maintenant habitées par les bonzes et il n'y a pas d'entretien. C'est vraiment dommage, nous en avons visité une justement avec un moine qui était très sympa et ouvert. En rentrant je voulais faire un tour sur les bords du fleuve car du pont j’avais remarqué de l’activité en bas.
Nous sommes donc allé voir, c’est pour cela que c’est pratique le scooter.
En bordure de l’Irrawaddy se trouve des habitations des gens qui travaillent sur l’eau. Souvent se sont des personnes très modestes. Ici c’est le bois que l’on retire de l’eau. Il y est resté un bon moment et maintenant il faut le sortir. Il y a des engins et des grues mais l’écorçage se fait à la main.
C’est très dangereux car les berges sont pentues et les conditions de travail n’offrent aucune sécurité. Il y a aussi ceux qui portent les poutres sur l’épaule. Un contrôleur mesure la longueur et le diamètre et note tout sur son cahier.
Plus loin les gens se lavent dans le fleuve
et des enfants jouent dans l’eau. C’est leur vie qui est là devant nos yeux, un quotidien qui n’est pas rose et pourtant quand on leurs parle ils nous sourient et se laissent prendre en photo.
Mais l’irrawaddy nous livrera d’autres scènes de vie car ce fleuve est un poumon pour l’économie locale. Je terminerais avec cette dame, justement habitante du fleuve, qui fièrement fumait son cigare, je lui ai demandé pour la photo et elle a posé,
merci Madame.
Pascal