Après avoir quitté Bagan nous avons regagné Kalaw par la route. Cette ville étant à 1300 mètres, le bus a bien peiné pour effectuer la montée. Plusieurs arrêts furent nécessaires, certains pour refroidir le moteur en l’aspergeant avec de l’eau. Nous avons aussi été retardé par une sortie de route d’un petit bus local qui s’est mis dans la rivière. Heureusement pas d’eau en ce moment. Après l’avoir tiré de là, quelques coups pour redresser la toile et il est reparti… Incroyable ! Pendant ce temps je faisais quelques photos de transports locaux, là aussi il y a de quoi rigoler parfois.
Kalaw n’est pas une super citée mais c’est un peu le passage obligé pour regagner le lac Inle. Notre guesthouse est juste à coté de la pagode,
de la chambre on voit le sommet illuminé le soir. Nous avons visité la ville à pied et ce fut facile car elle n’est pas grande. Le coiffeur était à son poste pour une coiffure « new style »,
les pigeons avaient pris place sur la chaussée,
le linge séchait sur les ponts après avoir été lavé en dessous.
Quelques maisons avaient des fleurs
et cela égaillait une ville un peu endormie me semble t-il. Nous avons été voir la « Sam Family » qui organise des treks car en fait c’est pour cela que nous sommes venus ; faire le trek de trois jours qui relie Kalaw au Lac Inle. Sam nous explique, 6 heures de marche le premier jour, 7 heures le deuxième et 5 le troisième. Après échange et discussions, c’est ok, nous ferons le trek de trois jours. Le lendemain nous récupérons Clotilde et Yannick, deux amis de voyage rencontrés sur le bateau qui nous amenait à Bagan. Aurélien se joindra à nous pour compléter notre groupe qui sera de 5 personnes plus Kazor qui sera guide et Kahor popotier. La première halte sera pour le déjeuner dans un village traditionnel. La cuisine sera au feu de bois
et elle est simple mais bonne.
Sur le parcours nous voyons un monastère et des paysages de culture. Kazor nous donne des explications sur tout ce qui nous entoure. Après le déjeuner il fait très chaud et il faut continuer la route. Notre guide nous explique qu’il y a « le soleil chaud et le soleil froid » ! Au début difficile à comprendre mais en fait c’est l’exposition au soleil, « soleil chaud » et à l’ombre, « soleil froid ».
Nous faisons souvent des haltes au « soleil froid ».
Nous croisons plusieurs fois le TGV, Train Grandes Vibrations
et nous nous arrêtons à la gare de campagne pour prendre un thé. Un peu de temps plus tard nous arrivons au village ou nous passerons la première nuit. Nous le voyons de loin car un stupa doré domine en son centre.
Tout autour du village les champs son vert tendre, c’est qu’ici on cultive l’ail et on l’exporte même aux voisins thaïlandais.
La famille qui nous accueille possède une habitation très simple et nous partagerons la pièce du haut à cinq.
La soirée s’est effectué autour du feu de bois dehors car c’était là qu’il faisait le plus chaud !
Une belle soirée avec les familles, Kazor traduisait et Aurélien qui c’est appliqué à apprendre le birman ont animé cette rencontre impromptue. La nuit fut très froide et pas terrible, nos corps n’ayant pas trop l’habitude de dormir sur le sol avec seulement une natte, malgré deux couvertures, il ne faisait que 10°.
Au réveil se fut encore autour du feu
que nous nous sommes réchauffé avant le départ pour une longue journée. Une jeune femme pilait le curcuma et Kazor m’en a mis un peu sur le visage car cela protège du soleil.
Après expérience, je confirme. Le curcuma est une racine,
il faut la piler
et ensuite la faire sécher
avant de la réduire en poudre. C’est une épice très prisée des birmans. Dès le matin de bonne heure, les gens du village se mettent au travail, soit dans les champs pour préparer le sol avant de planter le riz, soit pour recueillir du bois pour la cuisson et le stocker pour la période de mousson.
C’est un peu regrettable car ce n’est pas la période du riz et les terres ne sont pas vertes. Pourtant il y a de belles terrasses
et de beaux panoramas,
en période de récolte du riz cela doit être super beau. De voir ces grandes étendues de terres cultivées et de savoir que tout le travail est manuel force le respect. Nous avons quand même vu des arbres de toute beauté,
de quoi faire rougir les élagueurs ! Clin d’œil à Rémi. En marchant sur les lignes de crêtes les paysages étaient à l’infini, mais pour cela il fallait monter avant d’observer. Et là c’est Anita qui était en panne ! Nous sommes passés près d’un four à chaux d’un autre temps. Pendant trois jours on chauffe au bois ce four qui est directement dans la terre. A l’intérieur les pierres en chauffant vont se réduire en poudre et devenir de la chaux.
La fin de la journée a été un peu laborieuse,
les pieds avaient chauffés et les ampoules éclairaient bien pour certains. Anita a enlevé ses chaussures pour effectuer le dernier kilomètre, c’est en tongs qu’elle a fini, non sans bien rouspéter évidement.
Le soir même scénario que la veille avec le feu en moins. Les cuisiniers nous ont bien soignés, la toilette fut dehors à la cuve à eau, pas facile pour les filles je dois bien l’avouer. Pour les wc se n’était pas mieux car nous ne pouvions pas tenir debout dedans. Mais nous nous sommes adaptés et la nuit fut bonne, la fatigue aidant. Au réveil la maitresse de maison et ses deux filles préparaient des cacahuètes pour leur prochain repas.
La dernière étape n’était que de 5 heures de marche mais avec les jours précédents cela compliquait les choses. Clotilde avait de grosses ampoules qui la faisait boiter, plusieurs fois la menace d’abandon a planée mais avec ténacité elle est allé jusqu’au bout. De ce fait en chemin elle a pu voir ce beau caméléon qui se cachait dans un arbre.
Encore une bonne ligne droite,
une grande descente au chemin enroché et étroit et nous voilà arrivés. Le lac Inle ça se mérite, je crois bien que nous y avons droit !
Pascal