Après une semaine à Buenos Aires, nous aspirons à un peu de calme et de fraicheur, nous prenons le train pour un voyage de 45min pour se trouver à Tigre dans le Delta du fleuve Parana qui devient le Rio Del Plata. C’est un endroit extrêmement agréable, il y a des canaux partout et d’innombrables îles, beaucoup sont habitées, mais le seul moyen de les atteindre est en bateau.
Il y a donc un service bateau, qui fonctionne comme un bus sur l’eau. Il y a toute une activité fluviale avec les bateaux épiceries
et les livreurs en tous genres.
On voit dans les constructions que cet endroit a toujours été prisé par une population assez aisée. Il y a de nombreux clubs d’aviron,
catalogué par pays. Le club de rame Suisse, Le club Italien, etc. Tous ont des clubhouses très luxueux,
datant du début du 19ème dans le style « Belle Epoque ».
Il y a un trafic de bateaux de plaisance important et des garages pour stocker les bateaux sont nombreux.
Ce n’est quand même pas donné à n’importe qui d’habiter ici. Il n’y a qu’à admirer les maisons magnifiques sur pilotis tout le long des différents canaux.
Le premier jour nous nous sommes contentés d’un pique-nique au bord du canal qui passe dans la ville. Nous avons pu observer les oiseaux, les perruches qui font un grand vacarme dans les arbres, mais qu’est-ce que c’est beau de les voir en liberté. Un pic vert qui se promène à un mètre de nous pour manger des insectes dans le sol.
Un cormoran qui a pêché un poisson plus gros que lui, que son copain voudrait bien lui prendre.
Nous avons un temps superbe, mais orageux, d’ailleurs le premier soir nous prenons une grande averse en rentrant à l’hôtel. Il a quand même fait jusqu’à 48° au soleil et 37 à l’ombre dans la semaine. Le deuxième jour nous faisons une sortie en catamaran pour l’île la plus éloignée du Delta, l’Isla Martin Garcia,
à quelques kms seulement de l’Uruguay. Il y eu d’ailleurs longtemps des tiraillements entre les deux pays pour décider à qui appartenait cette île. C’est l’Argentine qui l’a finalement obtenu en 1973. L’île a servi comme lieux de quarantaine pour les immigrants entrant en Argentine et également comme prison pour les opposants politiques.
Juan Perón y a été emprisonné d’ailleurs. Nous avons aussi observé les colibris,
cela faisait longtemps que l'on n'en avait pas vu
et c'était très beau.
En se promenant
dans le village
nous avons fait connaissance avec Térèsa et Juan Maria (nièce et oncle nous avons appris plus tard), qui se prenaient en photo. Juan Maria avait l’air assez rigolo, c’est ce qui a fait que nous nous sommes arrêtés.
Nous avons discuté un peu et Térèsa nous a raconté qu’elle tenait un magasin d’orchidées avec son mari Hector (qui faisait la sieste quelque part) et elle nous a invités de venir le lendemain voir ces fleurs.
Nous nous sommes revues sur le bateau et avons fait la connaissance avec Hector. Sur le bateaux c’est surtout avec JM que nous avons eu de grandes discussions, en nous aidant du petit dico, parce que nous avons bien fait des progrès pour la compréhension, mais les argentins sont tellement bavards et il faut quand même rester concentrés pour les « grands sujets », ici en occurrence c’était la cuisine en argentine.
Nous admettons volontiers que ce sont des rois de la « parilla » et que la viande est absolument succulente, mais de la viande tous les jours et en quantités énormes c’est trop pour nous. En dehors de ça les restaurants n’offrent que des pizzas, des empanadas, des frites et autres fastfood, pas moyen de manger des légumes à part des salades vertes, encore moins des plats cuisinés.
JM n’est pas d’accord, « si tu veux manger de la verdura tu choisis une bonne omelette de légumes ! » « Mais non, JM, ce sont d’abord des œufs une omelette. »
Il en convient. Pendant tout le retour en bateau tout le monde sur le bateau a suivi notre conversation très animée. Le lendemain donc nous sommes allés au magasin de Térésa et Hector. Effectivement c’est magnifique. Nous avons eu droit à une visite très détaillée sur toutes les espèces d’orchidées.
Je ne savais pas qu’il y en avait autant.
C’est une vraie passion du couple qui tient se magasin depuis une douzaine d’années. Nous avons bu un verre
et pendant la conversation nous sommes revenus sur le sujet de la veille, la cuisine de l’Argentine. Hector qui n’avait pas suivi notre conversation la première fois a dit, « mais si, si tu veux manger des légumes, tu prends une bonne omelette…. JM l’a arrêté tout de suite, « mais non, tu ne comprends rien, ce sont d’abord des œufs ! »
Bon nous avions touché une corde sensible, parce que des légumes il y en a en Argentine, même si c’est vrai que l’on n’en sert pas tellement au restaurant. Et pour nous le démontrer nous sommes invités a manger le soir. Nous voulons amener le vin, mais non ce n’est pas permis. Qu’amener donc, pas de fleurs quand même ! Bon dans ce cas le cadeau sera pour les chiens de la maison. Nous offrons donc un gros os à chacun emballé dans un beau papier avec un nœud. Au moment du déballage tout le monde a bien rigolé.
Vraiment nous avons été reçus comme des rois. Sur la table tous les légumes qu’il y avait disponibles en ce moment au magasin et beaucoup de choses que nous n’avions pas mangé depuis notre départ de l’Asie. Du chou fleur par exemple, des haricots verts, il y avait plus d’une douzaine de légumes différents. Je me suis régalée. C’est tellement gentil, des gens que nous avons juste rencontrés sur le bateau et qui nous invitent à manger, spontanément.
Nous avons eu de grandes conversations sur tous des sujets de société, la politique aussi. JM a beaucoup de culture. C’est tellement dommage que nous ne maîtrisons pas mieux l’espagnol. J’étais un peu fatigué le soir, parce qu’il faut rester concentré quand même pour comprendre et aussi il faut l’avouer nous avions bien arrosé le repas.
Nous avons fait une autre sortie dans le Delta en bateau bus, sur une île qui était moins intéressante, c’était surtout un endroit pour passer un moment en famille, restaurant, camping, piscine. Mais nous avons quand même vu de très belles maisons encore. Le dernier jour nous voulions faire du canoë, mais ça c’est avéré plus compliqué que prévu. Comme il a beaucoup de trafic de bateaux sur le delta, les loueurs ne veulent pas vous laisser partir comme ça. Il faut donc soit partir avec un moniteur qui vous donnera des leçons de pagaie, ou bien faire un test pour prouver que l’on savait en faire. Du coup nous avons renoncés et sommes parti pour visiter le musée d’art sur le bord du canal.
Devant le musée il y avait une belle blonde avec un micro qu’une « camarawoman » était en train de filmer. Bien sûr Pascal a voulu faire une photo et mieux a voulu être pris en photo avec elle.
J’avais déjà vu cette fille sur la télé ici. Effectivement nous avons appris qu’il s’agit d’une émission hebdomadaire sur des loisirs. Nous avons été pris tout les deux en photo et l’autre animateur nous a donné plus d’explications sur l’émission. Nous lui avons donné notre blog et nous nous sommes séparés avec des embrassades (les argentins sont très chaleureux).
En rentrant une heure plus tard et en cherchant un resto pour le soir, nous passons devant une terrasse et quelqu’un nous interpelle en faisant de grands gestes. C’est l’animateur de l’émission qui boit un pot avec la fille qui tient la camera. Il nous avait vus sur le trottoir d’en face et nous nous sommes embrassés dans la rue. On voudrait bien répéter la même chose devant la caméra cette fois-ci ? On passera dans l’émission du mois de mars. Qu’on se le dise donc. Il faut regarder l’émission « Pensando en Tiempo Libre » un certain samedi au mois de mars suivant pour voir les deux voyageurs de « demainsurleglobe » s’embrasser dans les rues de Tigre ou bien regarder sur internet car les vidéos de l’émission y sont diffusées.
Anita