Anita n’aurait pas dû parler de la météo dans son dernier article, cela ne nous a pas porté chance. En effet, c’est sous la pluie que nous avons quitté notre hostel de Mercédes. De plus arrivé à la station de bus nous apprenons qu’il n’y a pas de bus pour Colonia Carlos Pellegrini car suite aux intempéries, la piste est impraticable. Nous trouvons une solution en prenant un pick-up 4x4 avec deux autres personnes de façon à diminuer le cout. Et c’est vrai qu’elle était impraticable la piste, même en 4x4 nous nous tournions en travers et le chauffeur n’arrêtait pas de braquer et contre braquer, un peu comme sur une piste de glace. Nous avons fait 140km avant d’arriver sous la pluie à destination.
Je voulais sortir des sentiers battus
et bien je ne pouvais pas trouver mieux !
Colonia Carlos Pellegrini est aussi désert que son nom est long. Ne cherchez surtout pas le centre ville, vous risquez d’y rester longtemps. Il est 15 h quand nous débarquons à La Luna, notre habitation. Elle aussi est d’époque, tout à fait dans le style, avec la nature comme quotidien. C’est ce que nous cherchions alors nous sommes quand même contents. La chambre est propre mais la cuisine…Bref nous ferons avec. Pas de mobilier à par quatres chaises sous la terrasse dehors et une petite table. De toute façon nous sommes les seuls, alors pas de problème. Enfin les seuls pas tout à fait car avec nous chiens, moutons, chevaux et vaches, le tout en liberté et aussi l’âne
qui lui ouvre les portes et rentre dans la maison.
Nous devons quand même manger un bout de pain car depuis le départ ce matin notre estomac crie famine. Et là c’est une autre histoire, car ici les restaurants il n’y en a pas beaucoup et ils sont éparpillés dans la nature. La difficulté première est de marcher, c’est que de la boue, partout, et en plus on s’enfonce. Nous laissons les baskets déjà toutes crottées et décidons de prendre les tongs et de marcher pieds nus, les tongs à la main pour aller au restaurant. En fait il n’y aura pas de restaurant, impossible de continuer car il pleut trop et nous sommes déjà trempés. Notre salut nous le trouvons dans un petit commerce local, très local même. La porte est fermée mais la fenêtre est ouverte. Nous tapons dans les mains et appelons, sans trop de succès au début mais après dix bonnes minutes arrive le propriétaire. Ce dernier visiblement sortait juste de sa sieste, la tète enfarinée mais d’humeur agréable et pacifiste. Pas violent du tout le monsieur mais gentil. Il n’a pas de pain mais nous achetons un saucisson, des œufs et des oranges. Nous prenons aussi une bouteille de vin et comme il nous reste des chips, nous ferons le repas avec cela.
Le soir nous trouvons un restaurant, les Amigos, mais il est fermé comme tout semble l’être ici. Je passe quand même derrière et je vois une dame, je lui demande si l’on peut diner, il est 20h30, et elle me dit oui, c’est possible. Elle ouvre donc le restaurant. Elle est gentille, ici c’est en famille, nous parlons avec eux et elle nous fait à manger. Simple, mais bon, de la cuisine locale avec même de la salade du jardin. Nous y reviendrons tous les soirs, c’était notre cantine du soir et chaque soir nous serons les seuls, sauf le dernier car nous avons fait découvrir l’endroit à un couple de retraités français, Marie Jo et André. Ils ont débarqués ici deux jours après notre arrivés. Deux angevins très sympas qui sont venus avec leur véhicule aménagé depuis la France. Un mois de traversé en bateau et ils sillonnent l’Argentine depuis deux hivers (de France). Entre temps ils laissent le véhicule en Argentine.
Mais me direz vous pourquoi faire toute cette galère et aller dans un endroit si reculé ?
Tout d’abord pour connaitre autre chose que les grands circuits plein de touristes, voir de l’authentique mais surtout dans ce cas là, être au plus près de la nature. Et là nous y étions vraiment.
Cette zone palustre s’appelle Des Esteros Del Ibera, une superficie de deux départements français avec que des marais, de la végétation
et de la faune sauvage.
Il en existe que deux en Amérique du Sud, l’autre étant au Brésil. Nous avons fait des marches car dès le lendemain le baromètre était au beau fixe. Nous avons fait aussi une sortie en bateau,
c’était très beau ces paysages,
les oiseaux par milliers.
Certains avec des couleurs
de toute beauté.
Je ne suis pas équipé pour la photo animalière et les quelques photos
que je mets ne sont qu’un semblant de notre vision.
Dans l’eau il ne faut pas tremper les pieds car entre les crocodiles
et les piranhas, il risque ne plus nous rester d’orteils. Lors de nos promenades, deux chiens s’étaient joint à nous, un peu fou fou les chiens. Quand ils voyaient un crocodile, ils fonçaient dans l’eau.
Un des deux chiens avait un trou tout frais dans le ventre, je pense que c’était une morsure de piranhas.
Un circuit permet aussi de découvrir les singes hurleurs, au début nous ne les avons pas vus mais la veille de notre départ nous y sommes revenus avec André et Marie Jo et nous avons eu la chance de les observer. Ils sont grands pour des singes, le male est noir foncé mais les autres sont plus claires.
Il y avait de la pénombre et là non plus je n’ai pas fait de bonnes photos.
Avant de terminer cet article, il faut que je vous parle de notre rencontre avec le Capybara, appelé ici Carpincho. C’est un gros rongeur qui peut faire 75gk, il est végétarien et c’est le maitre des lieux dans les Esteros Del Ibera.
Il se laisse approcher et vit sa vie, il se moque de nous, présent ou pas, il mange, se baigne et se roule dans la boue.
Il n’est pas vraiment beau mais faut il être beau pour être attachant ?
Ce court séjour à Colonie Carlos Pellegrini m’a plu et je pense à Anita aussi. Il m’a permis de constater qu’il est possible de vivre en harmonie avec la nature et les animaux. Ici chacun a sa place et personne n’a peur de l’autre. Nous avons approché
les oiseaux,
les crocodiles
et autres animaux
au plus prês
et pourtant ce sont des animaux sauvages.
La raison est que personne ne les chasse et que l’espace de vie est immense, vierge et non pollué.
Ici la nature est belle
mais elle se mérite…..