Nous sommes dans la capitale depuis vendredi dernier. Nous avons eu un peu de mal à trouver une GH qui nous convenait, mais au bout de 5 ou 6 tentatives et quelques négociations nous sommes bien installés au 4ème étage en plein centre. C’est un peu dur pour monter les escaliers, mais après nous sommes récompensés par la vue.
On est constamment sollicités par des chauffeurs de tuk tuk, de vélo pousse, des vendeurs de livres et des gens qui mendient. C’est la ville quoi. Mais elle nous plaît assez cette ville. Beaucoup de contrastes. Des grosses voitures, 4x4 de préférence et beaucoup de gens qui n’ont pas de toit au dessus de leur tête et dorment dans la rue, à même le trottoir ou bien sur des charrettes ou sur leurs étals (les enfants aussi).
Ici les tuk tuk et les vélos pousse cohabitent ensemble. Les vélos pousse sont assez particuliers. Les conducteurs sont assis très haut perchés et très droits sur leur vélo. Il y a de place que pour une personne, mais bien sûr, on y monte à plusieurs ici, avec ses courses. Ce sont surtout les locaux qui utilisent ces services. Il y a deux ou trois personnes en ville qui louent ces vélos entre 3000 et 4000 riels par jour(70 centimes d'euros) Les exploitants ne sont donc pas propriétaires. Ce n’est pas facile comme boulot, et il y a des hommes âgés qui font encore ce travail.
Au dessus 75 ans ! Nous avons essayé.
C’est toujours délicat ce genre de chose. On se dit qu’on ne veut pas exploiter ces gens et se faire promener comme un seigneur. Ce pauvre homme qui doit pédaler dans cette chaleur. Mais de l’autre côté, si on ne le fait pas, on le prive de son travail. Comme partout en Asie il y a encore beaucoup de commerces sur le trottoir.
Pascal s’est fait couper la barbe. Quand le barbier a vu cette barbe blanche de loin, il l’a tout de suite interpellé.
Nous avons visité le musée des beaux arts avec beaucoup de sculptures venant des vestiges d’Angkor. Nous sommes également rentrés dans l’école attenante où il y avait beaucoup de sculptures dehors faites par des élèves.
L’école est construite dans un style colonial un peu décrépi qui lui donne beaucoup de charme. La visite du palais royal était un peu décevante. Le bâtiment date du début du 20ème siècle mais pourrait être fait il y dix ans, parce que les peintures sont impeccables.
On croirait rentrer dans un temple. Les toitures sont toujours très belles.
Dans le style hospices de Beaune. Un étalage de richesses, des bouddhas en or, un carrelage en carreaux d’argent (avec fleurs de lys). Mais on ne voit pas vraiment tout comme il faut, parce qu’on interdit pleins d’accès. On ne peut pas s’approcher du trône, les carreaux d’argent sont couverts par des tapis. Il y a un petit pavillon tout en fer forgé,
offert par Napoléon III construit pour accueillir Eugénie en 1870. Malheureusement ils sont en train de le restaurer et tout est donc caché par des bâches.
Je ne vous parle pas du musée du génocide, Pascal l’a déjà fait, c’était une visite incontournable.
Nous avons sympathisé avec un des jeunes qui travaille dans la GH qui fait également bar, restaurant. Um Barang parle bien anglais, mais veut apprendre le français également. Nous avons commencé par lui écrire quelques phrases en français qu’il a appris rapidement. Et puis nous lui avons acheté un petit carnet et un petit dictionnaire cambodgien/français. Tous les matins en prenant notre petit déjeuner, on répète les dernières leçons. Je sais que ça va faire sourire certains, ceux qui aiment bien se moquer de mes propres fautes de français, mais bon, je fais de mon mieux. En tout cas j’ai un élève extrêmement motivé. La plupart de ces jeunes gens sont très déterminés et apprennent plusieurs langues en même temps. D’abord l’anglais bien sûr, et ensuite le français, l’espagnol, le russe. En sachant qu’un guide est payé plus ou moins par rapport à la langue qu’il parle. Le russe paye le plus.
Ce matin nous avons loué une moto et nous nous sommes échappés des bruits de la ville pour aller sur l’ile de Koh Dach sur le Mékong. La population de cette île vie principalement du tissage de la soie.
Les familles, hommes
et femmes ont leur métier de tissage
sous les pilotis des maisons. Des grossistes fournissent la soie brute aux familles, puis ils reviennent prendre livraison du tissu qu’ils rémunèrent au mètre. Ce sont ces articles qu’on trouve sur les marchés de la ville. Sans doute que les salaires ne sont pas très élevés, mais les gens ont l’air paisible dans cette île.
Ils sont en tout cas toujours aussi aimables.
Il y a un monsieur qui s’est approché de nous quand il a entendu qu’on venait de France. Il a pris les mains de Pascal et dit « merci la France ». La seule phrase qu’il savait dire en français d’ailleurs, mais c’était très émouvant. C’est le village le plus propre que nous avons visité au Cambodge.
Toutes les cours sont soigneusement balayées ainsi que les pistes. Est-ce que c’est pour éviter que la soie prenne la poussière ? Il y a de très beaux Zébus,
très haut sur pattes, ils logent sous les habitations.
Et encore des petits chevaux.
Les attelages de chevaux se trouvent principalement dans les îles du Mékong apparemment. Les enfants s’amusent au lancement de tongs.
Ce qui est un sport très répandu ici. Est-ce une variante sur la pétanque ? Ils jouent même à l’argent. Les Cambodgiens sont très joueurs, et jouent presque tout à l’argent. Ils font même des pronostics sur la pluie ! a savoir à qu’elle heure elle va tomber.
Nous avons été épargnés par la pluie. Nous n’avons pas encore eu besoin de sortir nos ponchos depuis que nous sommes au Cambodge. C’était donc une très agréable journée. Nous sommes rentrés par le bac en disant au revoir au Mékong et là c’était l’heure de pointe.
Pas évident dans tous ce trafic en moto.
Mais mon chauffeur a très bien assuré.
Nous sommes décidés de nous acheter une petite moto quand nous rentrerons. C’est trop sympa quand il fait beau de se promener dans la campagne comme cela.
Demain c’est notre dernier jour au Cambodge. Jeudi nous reprenons l’avion, direction l’Indonésie, les Célèbes, l’île de Sulawesi.
A bientôt
Anita
nb: je voudrais préciser pour les jeunes filles ou femmes, que le tisseran sur la photo est un coeur à prendre, vous pouvez me contacter pour ses coordonnées! Pascal