C’est avec une pointe de nostalgie que nous avons quitté notre guesthouse et le Danau Toba. Notre séjour sur Samosir nous a apporté beaucoup de plaisir. Le bateau nous a ramené à Parapat et nous devions prendre le bus de nuit de 17 h pour rejoindre Bukittinddi. Nous attendions tranquillement en compagnie de Laurent, un parisien en vacances pour trois semaines et rencontré auparavant. C’est un grand voyageur qui s’échappe dès qu’il peut de la capitale pour découvrir le monde. Voilà que l’on vient nous dire que le bus qui vient de Medan n’arrivera qu’à 18h. Nous avons donc le temps d’acheter quelques gâteaux secs et de l’eau car on ne sait jamais cela peut servir lors d’un long voyage en bus. Et il fut très très long le voyage. Pas moins de 15 h pour faire les 289kms qui séparent les deux villes. La Trans-Sumatra qu’elle s’appelle la route. Mais le mot route est parfois inapproprié tellement le revêtement est défoncé, voir inexistant. Je ne suis pas « marseillais » en disant que nous avons fait du tout terrain avec un bus. C’est incroyable !
Je dois avouer que les chauffeurs ont une maitrise hors du commun. Il faut éviter les trous, les véhicules d’en face, les motos qui circulent dans tous les sens et aussi les piétons sans éclairage. De plus tout cela se déroule avec les éclairages faibles et souvent une vitesse, même si elle n’est pas excessive, pas adaptée aux risques encourus. Nous avions les places 5 et 6, c'est-à-dire devant et c’était tant mieux. Impossible de dormir car nous étions secoués dans tous les sens, les très nombreux virages, la chaussée défoncée et les très fortes dénivelées rendaient le voyage pénible. Et ce n’était rien car qu’un début. Vers 21h toujours pas d’arrêt et je demande à un chauffeur, ils étaient deux, « quand es ce que l’on s’arrête pour manger ? ». Et il me répond « no stop ». Pas d’arrêt ! Même pas un arrêt pipi car il y a les toilettes dans le bus. C’est là que les gaufrettes et l’eau ont été utiles. Vers les 1h du matin je remarque que le bus s’arrête pour prendre de l’essence. Je réveille Anita qui avait quand même réussit à s’assoupir un peu. Nous en profitons tous les deux pour descendre et aller aux toilettes, les autres passagers n’ont pas bougé. La route reprend toujours aussi pénible et à 3h du matin, le bus s’arrête pour une demi heure pour que l’on puisse manger. C’est à ni rien comprendre. Et bien nous avons mangé un peu de riz et du poisson. Nous en profitons aussi avec Laurent pour regarder son GPS car nous devons traverser l’équateur à Bonjol et nous ne sommes plus très loin. En effet le GPS indique 0° 10 minutes Nord.
Après la route était meilleure en ce qui concerne le revêtement mais pas pour les virages. Vers 4h30 un autre arrêt mais cette fois pour la prière. Tout le monde à la mosquée.
La fin du parcours n’a pas été de tout repos car il faisait jour et je voyais la conduite de notre « Alain Prost » ! Ce n’est pas compliqué, la photo est prise pour expliquer.
Sur la gauche un camion qui va évidement moins vite que nous. Le bus se déporte sur la droite, d’ailleurs il y est déjà, puis effectue de dépassement alors qu’il n’y a aucune visibilité, sommet de cote et virage oblige. Heureusement les prières du matin ont accompagnées notre périple jusqu’à destination. Arrivée à Bukittinggi, il pleut et la ville n’a pas l’air terrible. De toute façon nous avions décidé d’aller au lac Manijau. C’est ce que l’on fait, nous prenons un « taksi » pour faire les 20kms. Une heure trente de trajet ! La moyenne n’est pas haute. Il faut dire qu’il y a 44 virages en épingle, tous numérotés. Le « taksi » a vécu et est très pourri
mais le conducteur gentil et prudent. Il nous dépose en bord de la route
car pas moyen d’aller en véhicule à la guesthouse. C’est à pied que nous irons à travers les rizières
jusqu’à destination finale.
Fatigués quand même par ce difficile déplacement dans l’hémisphère Sud. Pas moins de 20 h depuis que nous avons quitté le lac Toba. La beauté des paysages viendra récompenser ce long voyage mais ce sera pour un prochain article.
Pascal