Nous sommes sous le 47ème parallèle ici à Puerto Deseado. C’est exactement l’opposé àTours qui est à 47° nord par rapport à l’Equateur. Le climat est bien entendu très différent. Ici les précipitations annuelles ne sont que de 200mm et le vent est présent 300 jours. Il est facile de comprendre qu’avec de tels relevés la végétation est absente. Le seul arbre qui a poussé est l’Arbol de Piedra, il est juste de l’autre coté du Ria. Ce dernier se distingue d’un Rio car il est uniquement constitué d’eau de mer. Sur une distance de 40km la mer entre dans les terres et constitue ce Ria. Il subit donc la marée mais reste en eau sur toute sa longueur et avec des profondeurs importantes. Il constitue une réserve naturelle exceptionnelle car il y a des îles protégées où les animaux peuvent se reproduire sans être gênés par les hommes.
Nous avons fait des marches le long du Ria. En remontant vers l’intérieur des terres les berges sont belles et à marée basse les algues donnent des couleurs vertes qui se mélangent au bleu de l’eau et c’est beau.
Nous avons observés des manchots et des lions de mer à la jumelle mais c’est moins bien que lors des sorties bateaux.
Nous sommes passés voir Léandro comme nous le faisons tous les jours au bureau des Vikingos et nous avons fait une sortie avec Claudio et son équipe sur le Ria.
Une fois de plus nous étions au contact
de cette nature animalière
et à vrai dire l’on ne s’en lasse pas.C'est tellement impressionnant tous ces animaux.
Les cormorans gris ont retenu mon attention tellement ils sont beaux.
Ils forment des stalactites avec le guano,
on croirait voir des formations de grottes.
Ils y avait aussi des cormorans noirs, tous cohabitent, pas de racisme chez les cormorans!
Nous n’avons pas vu beaucoup de dauphins tonina car ils n’étaient pas dans le secteur. Un seul est venu nous saluer mais je n’ai pas eu le réflexe de prendre la photo. Ensuite nous avons fait une halte sur l’île de Pajeros et observé très longuement les manchots et autres oiseaux.
Nous avons aussi effectué une marche vers l’embouchure du Ria, jusqu’à la mer. La côte avec ses anses rocheuses nous gratifie de beaux paysages mais le décor n’est pas le même quand je tourne l’objectif vers la terre ferme. Ce n’est que désolation de voir cet amas de sacs plastics qui jonchent le sol
ou s’accumulent dans les buissons. Je me demande comment les gens perçoivent cette vision, certainement qu’ils ne se rendent pas compte. Ils viennent en famille le week end à la plage, qui est de galets, ils pêchent un peu et se prélassent devant l’immensité bleu, derrière c’est la pollution mais qu’importe ! Pour nous c’est très choquant.
Il n’y a pas beaucoup de touristes étrangers à Puerto Deseado et c’est avec surprise que nous avons rencontré Gégé (Germaine, mais elle n’aime pas !) et Clément. Deux français de Vannes qui sont venus se perdre ici. Ce sont de grands voyageurs qui malgré leurs 75 et 70 ans affichent une bonne forme. Ils étaient contents je pense de nous rencontrés, ils ont prolongé leur séjour à Puerto Deseado un jour de plus et nous avons partagé ensemble un repas au cabanon (notre habitation) et aussi une balade le long du Ria. Au cours de cette dernière, nous avons fait la visite des chapelles. Tout d’abord celle du Gaucho Gilles
dont nous avons déjà parlé lors de notre passage à Mercedes. Ici c’est loin de son sanctuaire alors les gens font des chapelles le long de la route.
Toujours très populaire ce Gaucho « Robin des Bois ».
Ensuite c’était la chapelle de San Espédito
qui est le patron des marins et des marchands et qui parait il apporte des solutions aux problèmes financiers et autres…
Nous avons fait aussi la connaissance de Miguel (grand fan de Françoise Hardy), un argentin en vacances qui parle un français parfait. Nous avons échangé avec lui quelques adresses pour la suite de notre voyage et peut être que nous le reverrons à Buenos Aires puisque c’est là qu’il habite.
La ville n’a pas beaucoup d’attrait, elle est faite de constructions très hétéroclites, il n’y a pas de normes et chacun fait avec ses moyens et son imagination. Pas de place pour l’esthétique, seul le fonctionnel compte. Pourtant il y a quelques bâtiments qui ont du style comme la gare par exemple.
Un chemin de fer du début du siècle dernier qui a maintenant disparu.
Quelques maisons de style
mais surtout de la tôle, du ciment et du n’importe quoi.
Les œillets sont en fleurs
mais très peu de maison sont fleuris, il faut vraiment les chercher. C’est l’été et cela ne nous gène pas trop de voir cette ville si dénudée mais je me dis qu’en hiver cela ne doit pas être trop rigolo.
Le port est un peu en sommeil, les bateaux sont là mais attendent la fin mars pour prendre la mer à la pêche à la langoustine qui est l’activité principale mais aussi aux calamars. Ce sont des bateaux spéciaux pour le calamar
avec des lignes pleines d’hameçons recouverts de plumes fluo.
Un porte container vient deux fois par mois, il est assez imposant et il a dû attendre la marée haute qui était en soirée pour repartir. C’est le seul bateau que nous avons vu naviguer dans le port.
Je vous ai dit que notre cabane était plus ou moins sur un terrain vague mais j’avais oublié de vous dire que nous sommes en zone surveillée avec les barbelés autour de la propriété. Pour surveiller quoi ? Je me le demande.
Mercredi nous prenons de nouveau de bus pour rejoindre El Calafate, la montagne et les glaciers. Nous descendrons de quelques degrés sur l’échelle des latitudes en nous rapprochant du bout…mais nous ne sommes pas encore là !