Dans cette région d’Indonésie, il y a une âme dans chaque coin de rue, dans chaque village. La nature y est très belle et nous avons eu la chance avec Topik, notre guide de pouvoir l’apprécier.
Nous sommes montés à 1500 mètres dans le petit village de Batu Tumonga. De très beaux paysages le long de l’ascension
et au final les nuages qui venaient caresser la montage.
Sur la place du village il y avait un rendez vous de scouts, l’ambiance était joyeuse et bonne enfant. Nous nous sommes joint à cette petite communauté et avons participé de façon ludique à pimenter la fin d’après midi car nous étions l’attraction. Marion et moi-même avons été désignés pour animer une chanson locale en faisant répéter aux enfants les gestes que nous inventions, c’était assez rigolo!
Nous avons logés chez l’habitant, Nenek Mega et son mari Pogrante
nous ont accueillis dans leur maison.
Ils élèvent leur petite fille qui est venu à la vie quand sa maman perdait la sienne. Ici les accouchements se font à la maison et s’il y a des complications cela peut être tragique. Le papa est parti travaillé a Bornéo et ne vient plus très souvent maintenant.
Malgré ce malheur de deux ans seulement, le sourire est revenu sur leur visage et j’ai beaucoup apprécié leur façon de nous accepter. Ils avaient préparé un plat local à base de noix de coco, de poulet et des herbes qui ont cuit dans un bambou. Le riz et les pâtes accompagnaient ce plat fort délicieux. De mon coté j’avais acheté au marché des avocats et je les avais préparés avec les moyens du bord c'est-à-dire uniquement citrons, sel et piments. C’était frais et cela accompagnait bien le plat, du moins pour nous car pour les indonésiens l’avocat c’est un produit bas de gamme qu’ils n’apprécient pas.
Nous avons préparé tout ça dans leur cuisine et après nous avons diné devant la maison Toraja ou nous logions. Il faisait quand même un peu froid mais Nenek Mega avait prévu des couvertures.
Le lendemain, après la photo de famille nous avons pris la route pour une rando de 10 kms à travers la campagne. Tout au long du chemin les activités des villageois attiraient notre regard. Ceux qui m’ont le plus impressionné, ce sont les tailleurs et forgerons qui font des caveaux dans les rochers en granit. Dans la montagne les gens sont « encailloutés » dans les rochers
qui sont très nombreux dans les champs. Le caveau fait un peu moins de deux mètres cubes et sa géométrie est parfaite, les bambous servent de gabarit pour les dimensions.
Ces caveaux servent pour toute la famille. Il faut environ huit mois pour en faire un. Deux forgerons affutent en permanence les outils et deux tailleurs enlèvent à coup de burins les éclats de granit. C’est incroyable ce travail, il faut un moral bien plus dure que le granit pour pouvoir exercer un tel métier. Pour le règlement ce sera un buffle que les quatre personnes devront vendre pour avoir de l’argent.
Tant que nous sommes dans les caveaux, je voulais aussi vous parler des bébés qui meurent.C’est à dire des bébés qui n’ont pas encore de dents. Ils ne sont pas mis dans des tombeaux mais dans le tronc des gros arbres. Des arbres dédiés à cela. Je trouve que c’est poétique de mettre les bébés dans les arbres car ce dernier continue à vivre et au plus profond de lui repose aussi une vie trop vite éteinte. Sans le faire exprès mon appareil photo à pris une image un peu bizarre, comme si l’endroit avait troublé l’objectif ou tout simplement l’homme.
Dans les champs les femmes récoltaient le riz en faisant des bouquets qui seront mis au soleil pour sécher avant d’aller dans les greniers. Je me suis essayé avec elles à couper ses pointes de riz mais elles m’ont vite limogé car je n’étais pas assez rapide.
Nous avons traversé de belles forêts de bambous, les rochers escarpés donnent des panoramas de carte postale que j’ai eu du mal à saisir avec mon appareil
mais qui sont dans ma tète. Dommage pour vous !
Arrivés à Rantepao nous avons visité une maison de tisserand. C’est le coton que l’on file et colore avec des colorants naturels.
Du très beau travail qui mérite d’être souligné.
Ces balades en pays Toraja nous ont permis de faire une fois de plus de belles rencontres et je voudrais mettre à l’honneur cette école d’enfants orphelins Yayasan Malabi encadrée par Marteen qui apprend la musique à ces jeunes. Ils ont joué pour nous et nous avons dansés avec eux,
partagés au travers des chants un petit quelque chose qui fait du bien à tout le monde. Nous avons visité le dortoir, les enfants mettent leur photo avec le métier qu’ils veulent faire plus tard.
Cette école vit de dons et est soutenue par des associations. Si l’avenir de chacun est à l’image des morceaux qu’ils ont joués, je ne suis pas trop inquiet car c’était très beau.