Nous voici dans le Sud Laos, au cœur de la réserve de Xe Pian et plus précisément au village de Ban Kiet Ngon. Ce village est surtout connu pour être un des villages ou l’on peut faire des balades avec les éléphants.
Ici les éléphants font partis du décor, ils vivent avec la population, dans le village. Alors bien entendu ils ne sont pas en liberté totale, ils sont toujours sous la surveillance de leur cornac. Ce dernier les à dressé et les utilise pour promener les touristes. Auparavant ils étaient employés pour les travaux de force et certainement moins bien traités. Il y en a une quinzaine dans le village et une fois les touristes promenés, les chaises de transport sont ôtées
et c’est un plaisir de voir ces gros pachydermes déambuler en ville (si l’on peut dire…).
J’ai vraiment ressenti la présence des éléphants ici au même titre que les vaches ou cochons. Tout le monde cohabite et si une vache est au milieu du chemin couchée, l’éléphant passe tranquillement à coté comme si de rien n’était.
Nous avons fait une sortie avec les éléphants. Anita ne souhaitait pas mais j’ai réussi à la convaincre. Je suis un peu resté enfant et monter sur un éléphant était pour moi un émerveillement.
Nous avons été sur un plateau assez aride et rocheux, très curieux de trouver cela au Laos car la roche était granitique un peu comme de la lave. Il y avait les vestiges d’un temple hindou khmer, Phou Asa. L’éléphant nous a bien secoué mais j’étais quand même content, de plus le cornac était gentil avec lui et lui a permis de manger quelques branchages en chemin. A l’arrivée, Anita a acheté de la canne à sucre pour lui en donner, une récompense en quelque sorte, à moins que ce soit sa façon de s’excuser….
Nous étions logés au Kingfisher Ecolodge et l’endroit est superbe.
C’est un peu plus onéreux que nos GH habituelles, tout en étant raisonnable et c’est vraiment un plaisir de loger là car le cadre est agréable et il n’y a pas de fausse note, cent pour cent nature.
Nous y sommes restés deux nuits tellement le village et son environnement nous ont plu. De ce fait nous avons vraiment profité de l’endroit. Le point d’orgue à cette étape du sud Laos a été la sortie en pirogue traditionnelle (plus tradi n’existe pas !). Comme nous avions le temps, nous avons traîné un peu et vu que certains villageois faisaient des sorties dans le « wetland », c’est une grande zone de marécage qui borde le village et s’étend en lisière de la forêt. Cet espace fait 3000 hectares et en saison sèche plus que 300.
Dès le matin nous voilà donc parti avec deux hommes du village vers l’embarcadère…arrivé sur le lieu après plusieurs passages boueux et inondés, nous constatons que les pirogues sont coulées car il a beaucoup plu dans la nuit .Comme ce sont des troncs d’arbres creusés, il n’y a pas de trou pour évacuer l’eau et elles coulent. Là il faut voir le savoir faire des piroguiers, en quelques minutes ils ont vidés l’embarcation uniquement avec les mains et les pieds, sans autre accessoire. Ils ont positionné un petit banc en bois pour que l’on puisse s'asseoir et nous voilà partis. Le tronc d’arbre c’est étanche mais ce n’est pas très stable, le moindre geste de travers et j’avais l’impression de chavirer. Anita de son coté ce n’était pas mieux.
La pirogue sillonnait l’immensité de végétation qui était devant nous. J’avais l’impression de naviguer dans un pré, tant tôt avec les herbes, tant tôt avec des nénuphars ou alors une sorte de papyrus.
Pourtant il y a entre 1,2 et 2 mètres de profondeur. Pour tout bruit, celui de la perche en bambou qui transperçait l’eau. Un panorama à 360° de nature vierge, ou l’homme vit ici en harmonie. La pêche est traditionnelle et il y a un vrai respect de cet espace privilégié. Quelques buffles prenaient le bain
en lisière de la forêt, avec leurs aigrettes
comme sentinelles. Nous avons fait une halte de quelques minutes et il n’y avait pas un bruit, c’était assez troublant, tant de beauté
et tant de silence.
Je crois que cette sortie hors du commun restera dans ma mémoire car l’endroit est vraiment très beau. Nous sommes rentrés tranquillement,
comme nous étions venus, à raz de l’eau, juste nos tètes qui dépassaient de la végétation. Les piroguiers devant, debout,
fiers de nous faire découvrir leur jardin à eux. Ils ne parlaient que laotien mais nous avons échangé des gestes et des attitudes qui témoignaient de nos satisfactions mutuelles.