Nous sommes donc sauvés par la solidarité d’un hollandais, ce qui est assez rare parce que les hollandais ne sont pas très solidaires entre eux, comme quoi tout arrive. Nous pouvons prendre le bus pour Humahuaca, il part pour 13.00 heures, ce qui nous donne une heure pour manger nous pensons, sauf que qu’il y a une heure de décalage entre la Bolivie et l’Argentine, ce que nous nous rappelons juste 5mn avant de partir, nous étions déjà dans le resto prêt à passer la commande ……..
Humahuaca, une petite ville que nous atteignons après trois heures de route en bus avec des paysages merveilleux encore, des formations de roches encore différentes de tout le reste. Des couleurs de vert et de beige, des dessins comme si on avait ratissé la montagne dans le sens horizontale. Nous faisons au moins trois hostals avant d’en trouver un à notre goût et dans nos prix, c’est plus chère ici qu’en Bolivie, mais quand même un peu moins qu’au Chili.
Nous voilà dans « la maison enchantée » (en français au dessus de la porte) chez Maria el Carmen et Patou Chao son chat gris (il est mignon, les miens me manquent). C’est la maison des ses grands-parents (de 1850) dont elle a héritée et qu’elle a remis en état d’origine. Toutes les chambres sont décorées comme à l’époque. Des salles de bains sont neuves, mais avec des meubles et lavabos d’époques. Dans la cour intérieur un petit jardin avec des roses trémières entre autres. Avant Carmen habitait à Buenos Aires, mais elle est venu se retirer ici dans ce petit village. Quand nous arrivons, la maison est déjà pleine, nous prenons la dernière chambre. Un jeune couple de canadiens de Québec, deux filles anglaises et un américain. Tous des voyageurs du monde. L’accueil est chaleureux, nous sommes fatigués, mais le soir il y a un concert au centre culturel, tous y vont, donc nous aussi. Très sympa la soirée, d’abord un groupe local avec des chansons assez révolutionnaires et humoristiques, d’après ce que nous comprenons des réactions de la salle, parce que nous sommes loin de la maîtrise de l’espagnol, c’est connu.
Ensuite la cerise sur le gâteau, un groupe mondialement connu (maintenant nous les connaissons aussi…) Ruben Patagonia. Un indien Mapuche qui chante des chansons sur son peuple et « la terra madre » et la façon dont les indiens vivent dans ce monde moderne. Nous sentons que les textes sont poétiques et revendicatifs, il a un visage très expressif, mais malheureusement là aussi, beaucoup nous échappe. Nous passons quand même une bonne soirée. Tous les jeunes partent le lendemain matin pour aller en Bolivie et visiter de ce que nous venons de faire mais nous faisons la grasse matinée.
Finalement nous resterons cinq jours ici, parce que nous nous sentons bien chez Carmen, nous visitons Humahuaca, son monument de l’indépendance, très impressionnant pour une petite ville. De là haut nous avons une belle vue sur la ville. L’église sur la place avec son petit jardin de curée, la tour de l’horloge, d’où chaque midi sort l’effigie de San Francisco Solano en taille réelle pour bénir les locaux et les touristes qui attendent.
Nous nous inscrirons pour une sortie d’une demi-journée à l’office de tourisme. Il faut savoir qu’office de tourisme est un grand mot ici. Un bureau vide, aucun dépliant et pas beaucoup d’informations non plus. Bon il y a un guide local, Diego, qui nous promet une sortie pour le lendemain, 4 heures de marche, pas trop difficile selon lui. On montera quand même à 4200 m (nous sommes déjà à 2800 m), on devrait voir des Vincunas (entre le lama et le chameaux) en route et il y aura une belle lagune pour clore le tout. Le lendemain nous nous trouvons avec une famille de canadiens de Montréal, moitié francophone, moitié anglophone, deux grands enfants et la copine du fils, en voyage pour un an également. D’abord un 4x4 qui nous amène, une heure de route, ensuite nous partons à pied. Nous passons dans le village de l’enfance de Diego et en montant nous verrons la maison de sa grand-mère dans la montagne. Le démarrage n’est pas facile pour moi, les autres sont des grand sportifs et partent au pas de course, je ne pourrais pas suivre à ce rythme Je manque d’air au début et monter n’est toujours pas mon truc. Je reprends des feuilles de coca. Pascal rouspète et dis que nous ne monterons certainement pas à 4200 à pied si c’est comme ça. Mais si, nous monterons comme les autres. Mais la journée à juste ça comme intérêt, prouver que nous sommes capables de faire ça à pied. Finalement nous marcherons pendant 5 heures et demie, trois heures pour monter là haut, et rien à voir que des cailloux, une heure pour manger à la lagune, qui est quand même jolie et deux heures pour redescendre ,interminables.. Les paysages ne sont pas extraordinaires, mais peut-être que nous sommes devenus trop difficile après ce que nous avons vu en Bolivie. Nous n’avions pas encore payés, ça se fait au retour, et voilà que le prix a changé depuis la veille. Pas sympa. C’était sans doute la sortie la moins intéressante de notre périple, mais bon, tout ne peut pas toujours être super extra génial.
Nous avons quand même vu une chose très belle dans la montagne en descendant, une tête de loup, faite par des ombres et la végétation. Aujourd’hui nous nous sommes reposés quand même, malgré tout c’était un exploit physique pour tous les deux et nous étions courbaturés de partout. Ce soir nous mangerons dans la cuisine avec Marie, c’est nous qui ferons à manger. Nous avons bien sympathisé avec elle et espérons de garder contact. Demain départ pour descendre un peu plus.
PS. Il faut quand même vous montrer ce qui est écrit partout en ville. Cristina 2011. Bien sûr nous avons pensé tout suite à notre Cristina (elle se reconnaîtra) et nous avions imaginé une belle histoire d’amour. Des déclarations enflammés d’un » hombré » pour son » amor » impossible. Mais non la vérité est moins romantique, il s’agit de Cristina Fernandez Kirchner, la présidente fraîchement réélu pour un second mandat. Elle avait succédé à son mari, président de 2003 à 2007. On appelle le couple les « Clinton de l’Amérique du Sud » ici. Désolée Cristina, je voulais te trouver un beau ténébreu ici, mais c’est raté.
Anita