Nous sommes partis en voiture collective pour rejoindre la frontière, c’était assez folklo car notre conducteur a commencer à faire sa prière avant de partir ! Pas très rassurant….il faut dire que la visibilité du pare brise n’était pas terrible. Ce dernier était fissuré et les réparations de fortune sont faites avec des pièces de monnaie collées sur le verre, une vrai tirelire le pare brise !
La prière avec signe de croix ont durés tout le trajet car chaque fois qu’il y avait une petite chapelle ou tombe sur le bord de la route en hommage aux morts de la route, il y en a beaucoup, le cérémonial commençait. Au début je n’avais pas très bien compris, j’étais assis à coté du chauffeur et je le voyais faire le signe de croix, je croyais que l’on allait avoir un virage dangereux ou quelque chose comme ça. En fait c’est seulement après quelques temps d’observation et aussi d’interrogation que j’ai compris de quoi il s’agissait. Heureusement il ne prenait en compte que les chapelles du coté droit de la route.
Juste avant d’arriver à la frontière il voulait doubler un camion en sommet de cote sans visibilité, j’ai trouvé les mots qu’il fallait en espagnol et d’une façon très ferme je lui ai interdit de faire ce dépassement. Il m’a écouté et ne m’en a pas voulu du tout, je lui ai expliqué que c’était dangereux.
Nous voilà donc à la frontière Bolivie Argentine, à Villazón plus exactement. Ce n’est pas une grosse frontière, pas trop de trafic par là. Coté Bolivien une petite poignée de personnes qui attendaient pour avoir le tampon de sortie.
Beaucoup de Boliviens tentent de passer en Argentine ou la vie semble meilleure. Ils doivent avoir les papiers bien en règle car coté argentin, ça ne rigole pas.
Pendant que nous faisions la queue côté argentin, il y avait des douaniers qui ouvraient un cercueil et ils ont même soulevés le mort pour voir s’il y avait rien dessous !
Enfin, tout c’est bien passé pour nous et tant mieux car parfois ils font ouvrir et vider tous les sacs et c’est ce qui est arrivé à une personne devant nous. J’ai enlevé mes lunettes de soleil et regardé le douanier dans les yeux, je voulais lui passer le message « pas pour nous s’il vous plait » et ça a du marcher car il a fait « circuler » !
C’est spécial cette ambiance de frontière et quand on passe à pied on s’imprègne bien du lieu et de ce qu’il génère, de la crainte parfois et aussi de l’espoir. On tourne le dos à un morceau de vie pour en faire un autre
ailleurs...
Pour moi je pensais que j’allais mettre le dernier drapeau sur le blog, celui de l’Argentine, une pointe de nostalgie certainement dans cette pensée.
On peut aussi s’interroger sur ces lignes sécurisées que sont les frontières. Es ce que ce sont des enclos pour humains ou es ce que ce sont des protections ? La « libertad », comme souvent citée ici dans ces pays d’Amérique su Sud est elle faite de barbelé ? Je vous laisse à votre réflexion…..
Le problème de ce petit poste frontière est qu’il n’y avait pas de bureau de change, n’y de retrait d’argent. Ce qui fait que nous n’avions plus rien, excepté quelques Euros qui étaient au fond de mon sac. Nous sommes allés à pied jusqu’à la Quiaca, la première ville Argentine qui n’était pas loin car nous avions lu qu’il y avait un retrait automatique. En effet après une marche où nous étions très chargés nous avons trouvé le retrait. Ouf ! Oui mais la satisfaction fut de courte durée, le guichet ne prenait pas notre carte. Nous voilà coincés là et sans un pesos !
Mais comme il ne faut pas désespérer, nous voyons sur un banc des touristes européens, ils étaient peu nombreux ici , c’est le la chance. Nous nous approchons et c’est là que tout s’éclaire, ils sont hollandais et nous réussissons à échanger 25€ que j’avais contre des pesos argentins. Nous sommes contents, fatigués mais contents, nous pouvons prendre le bus pour Humahuaca notre première étape argentine, après nous verrons bien…..