Après avoir visité le pays Toraja, nous avons fait le chemin de retour vers le sud ensemble avec Topik notre guide, notre chauffeur et Marion direction Bira, la pointe la plus au sud de Sulawesi.
Nous nous sommes arrêtés en chemin sur un lac à Sengkang. Avec deux pirogues à moteur nous avons d’abord pris une rivière laquelle n’était pas particulièrement jolie d’ailleurs, mais dans la rivière il y avait plein de pêcheurs assis à cheval sur une grosse bouée avec une caisse attachée pour mettre le poisson.
Ils sont habillés en manches longues avec des cagoules
et des chapeaux contre le soleil. Dans l’ensemble ils ne sont pas très jeunes, sans doute ce n’est pas un travail qui fait rêver les jeunes.
La rive de la rivière est à ras de l’eau et on cultive des légumes et du soja sur les bords. Ensuite on arrive sur le lac, une grande étendue d’eau avec des grosses parcelles de hyacinthes d’eau, avec ou sans clôture. Là il y avait tellement peu d’eau par moment que nous devions quitter le bateau par moment et marcher à côté. C’est très particulier comme paysage, très paisible. Nous sommes arrivés au village de pêcheurs, pas vraiment un village,
plutôt quelques maisons flottantes,
regroupées par famille. Tant qu’il y a de l’eau dans le lac les gens vivent là, pêchent et sèchent le poisson pour le vendre.
Ce sont des habitations très sommaires, avec des conditions d’hygiène approximatives.
Nous avons quand même pris le thé et Marion qui parle très bien l’indonésien a discuté avec les gens et parlé de nous, parce que les gens veulent toujours tout savoir sur nous. Comme nous qui voulons tous savoir sur eux, n’est-ce pas? Par contre quand elle a mentionné que j’étais Blanda (le mot pour hollandais depuis les colons) il y en a un qui a commencé à faire le geste d’une mitrailleuse. Ça ne m’a pas franchement mis à l’aise, mais bon, il faut assumer ses ancêtres. Je n’ai pas fini mon thé, rien avoir avec la mitrailleuse, mais mon verre était un peu gras…
Nous sommes à la saison sèche et l’eau du lac s’évapore. Il n’y aura plus d’eau dans une semaine et les pêcheurs se transformeront en cultivateurs pendant ce temps, ils quitteront leurs maisons flottantes et habiterons des maisons provisoires sur le bord de la rivière. Les poissons se réfugieront sous les hyacinthes d’eau ou bien mourront par manque d’eau. Pourtant à chaque saison de pluie quand le lac se remplit à nouveau il y a toujours autant de poisson, nous dit on. Ce soir là nous nous sommes arrêtés pour dormir à Sengkang.
Le lendemain c’était la dernière étape, mais ça représentait encore une journée de route. On construit des routes en ciment ici. Ce n’est pas mal, mais ça prend énormément de temps, d’abord un côté pendant une certaine portion, ensuite l’autre. Quelquefois il y des problèmes de finances ou autres et les travaux s’arrêtent (une route peut prendre plusieurs années), la circulation est donc toujours difficile. En plus il y a aucune règle de conduite ici. Quand il faut rouler sur une voie pour cause de travaux, il n’y a ni feu, ni personne qui règle la circulation alternée avec un drapeau. Tout le monde avance en même temps et personne ne laisse passer personne. Vous pouvez vous imaginez le b…….. que ça fait. Les trajets sont donc toujours très longs, même si ça va pour le nombre de km. C’est aussi pour cette raison que nous avions un peu raccourci notre itinéraire dans le nord, nous devrions encore visiter un autre lac (Poso) au dessus Toraja, mais ça nous aurait fait deux jours de voiture en plus. Nous sommes donc arrivés à Bira le vendredi soir au lieu du dimanche comme initialement prévue.
C’était la fête pour la fin du Ramadan et toute la population locale se trouvait à Bira. Beaucoup de jeunes en moto et des familles entières. Comme nous avions changé nos plans le guide a change l’hôtel qu’il avait prévu pour nous. Et là pour la première fois c’était assez décevant. Des gens très gentils et accueillants mais des chambres petites et sombres avec des matelas qui avaient vécus des meilleurs jours.
Notre guide et chauffeur voulaient repartir toute suite pour pouvoir rendre la voiture au plus tôt. Nous voilà donc planté là, dans un décor pas vraiment super. La première chose que nous avons faite est faire le tour de toutes les GH pour voir s’il n’y avait pas mieux. Nous avons trouvé mieux pour le lendemain. Nous sommes passés par la plage. Rien à dire, eau bleu, sable blanc, magnifique, mais une foule énorme, personne en maillot de bain, bien sûr, nous sommes en pays musulman, donc les gens se baignent tout habillé, ou pas du tout et sont assis sur la plage pour boire et manger et jeter les déchets directement par terre.
Quand on nous voit (il y a vraiment très peu de touristes), on nous saute dessus « hello mister (pour Marion et moi également) what’s your name ? Foto, foto !!!! » Tout le monde veut nous prendre en photo. Je vous assure nous sommes des vedettes. Pascal et Marion se prêtent de bonne grâce, mais moi j’en ai vite assez. C’est NON! C’est surtout Pascal qui a le plus de succès, même avec les jeunes filles voilées, tout le monde veut être pris en photo avec lui.
Nous les soupçonnons fortement de faire une sorte de concours entre eux sur facebook (qui est très populaire ici). Genre, qui a pris le plus de photos de touristes blancs pendant le week-end. Enfin je dois vous avouer que la fatigue, la chambre, et la foule m’ont complètement démoralisé, en plus Pascal avait prévu de rester une bonne semaine ici ! (Par contre il s’est rappelé pourquoi il ne fallait par arriver un week-end, trop de monde….). J’ai maudit notre guide d’être reparti tout de suite, parce que sûr que je serais reparti dans la foulée.
Nous voilà coincé ici. Au moins jusqu’à lundi (5 septembre), jour où Marion repart en voiture pour Makassar pour ensuite rentrer sur Kuala Lumpur et Paris.
A suivre
Anita