Nous quittons le village des éléphants par bus local. Celui-ci vient nous chercher à la GH. Il doit nous amener au croisement de la route de Paksé et l’embarcadère des 4000 îles. Comme il a pas mal plu pendant nos deux jours au King Fisher Lodge, la piste est encore plus grasse qu'à l’aller.
Le bus est chargé à bloc par des gens du village qui vont vendre leurs produits au marché de Paksé.
On nous trouve une petite place. Nos sacs sont montés sur le toit. En passant dans le village nous prenons encore des gens et encore des marchandises. Nous sommes coincés entres des seaux d’anguilles vivantes, des marmites, des sacs de fruits, des cartons de médicaments, des cahiers d’écoliers. Après environ trois quarts d’heure nous arrivons au croisement et nous descendons. Il faut attendre sur le bord de la route pour qu’un autre bus nous prenne au passage. J’en profite pour trouver des toilettes et Pascal parle à un local pendant ce temps là. Il a bien fait, parce que le bus est passé en grande vitesse sans s’arrêter et c’est le gars qui parle avec Pascal qui lui a fait signe. Il s’arrête donc un peu plus loin et revient nous chercher.
En route on fait une halte dans un village et là on est assailli par des vendeurs ambulants qui vendent leurs brochettes de bananes, de poulet, le riz gluant etc. Le gars sur la marche pied, qui est là pour faire monter les gens et surveiller les bagages sur le toit mange son riz et brochette sans se tenir, debout sur le marche pied et pendant qu’on roule à pleine vitesse. (pas plus de cent quand même)
Le bus nous dépose à l’embarcadère et nous prenons une petite embarcation pour aller sur Done Khone, une des îles. Des iles, tandis qu’il n’y a pas la mer, et en plus 4000, ça semble bizarre. Oui mais le Mékong est vraiment très large ici (2kms) et quand on compte toutes les touffes vertes dans l’eau, on peut certainement arriver à 4000. Il y a beaucoup de débit d’eau et beaucoup de courant, le fleuve charrie de gros troncs d’arbres. Il faut avoir l’habitude pour naviguer. Nous trouvons une GH sympa, un petit bungalow jumelé donnant sur la rivière, avec notre hamac sur la terrasse.
La première après-midi nous louons des vélos pour faire un tour. En allant « en ville », nous recroisons la famille française qui voyage avec leurs enfants (on avait partagé le bateau pour aller au village des éléphants). Puisque tout le monde part du même côté, nous partons de l’autre…. Pascal aime bien. Effectivement nous sommes pénard, par contre le chemin est archi boueux et je suis en tongs, ce qui n’est pas un bon choix. J’ai donc encore de la boue jusqu’aux genoux, parce que plusieurs fois je dois mettre le pied par terre pour ne pas tomber et ça glisse ! J’ai le malheur de le dire que j’en ai marre, ce qui n’est pas bien reçu bien sûr. C’est vrai je n’ai pas le droit de le dire, les gens ici vivent ça tout le temps, toujours dans la boue, toujours mouillés. Ils ne se plaignent pas. Enfin nous serons récompensés pour le chemin difficile. On tombe sur une chute, ou plutôt sur un rapide. Il faut traverser un pont suspendu avant d’y arriver.
Il y a des pêcheurs sous des abris qui sont là. Au loin dans les rapides on voit des petites constructions de cabanes.
Comme s’il y avait eu un pont qui avait été emporté par le courant. A ce moment là quelques pêcheurs prennent la barque à moteur et vont vers les rapides et les cabanes.
Et là c’est vraiment spectaculaire. Ils descendent du bateau dans le courant et il y en a un qui va de cabane en cabane dans le courant en se tenant par une corde. Il a de l’eau jusqu’aux épaules. Il vide les nasses et se met le poisson autour du cou. Bonne pêche,
parce qu’en revenant il en a un qui fait plus de 6 kg.
le poisson est préparé sur place, les filets sont levés
.Par contre ils risquent leur vie pour ça.
Le lendemain nous reprenons le vélo pour faire le tour sur l’autre île, Done Det, les deux îles sont reliées par un ancien pont de chemin de fer, datant de l’époque française.
Les français avaient construit une ligne de chemin de fer de 14 km de long entre les deux îles. Il reste une locomotive de cette époque et ce pont qui est toujours plein d’eau et de boue. Les gens marchent sur le parapet pour traverser et avoir les pieds au sec. Nous traversons au milieu avec des vélos dans des grosses flaques d’eau. Done Det est plus habitée, il y a d’ailleurs beaucoup plus de touristes. Les GH s’alignent tout le long du fleuve. On a même vu un début de dérapage comme à Vang Vieng (rappelez vous, les jeunes affalés devant la télé regardant « Friends » !) Il y a quand même aussi des rizières, des buffles et beaucoup de gens souriants. Sur le chemin il y a deux petits garçons qui essaient de se faire des tatouages sur le bras avec un stylo. Pascal montre son papillon sur son bras. Super ! Il en fait un sur le bras d’un des garçons
et un petit lapin sur le bras de l’autre. Ils sont ravis ! Au retour nous prenons encore une averse, mais nous ne sommes pas loin. Il suffit de prendre un petit pont et un bout de chemin avant d’arriver au pont français. Pascal prend le petit pont avec trop d’assurance et prend une bonne gamelle, parce que c’est plein de boue. Il a failli tomber dans la rizière. Heureusement pas de mal. Il remonte et retombe aussi sec (ou plutôt mouillé) dans la grosse flaque qui suit. Je pousse un grand cri, parce que c’est assez spectaculaire. Nous avons de la chance, il ne s’est pas fait mal, mais alors cette fois-ci il me bat question boue. Il en a partout.
Pour enlever le plus gros, il lave sa chemise dans la rizière. Aujourd’hui nous sommes allés prendre un bateau pour aller voir des dauphins d’eau douce du côté Cambodgien. Le chemin en bateau était sympa, surtout au retour. On a navigué entre les arbres dans l’eau. C’est comme une zone inondée. Et il faut éviter des troncs d’arbres. Je n’y croyais pas trop aux dauphins, mais si, nous en avons vu.
Du côté Cambodge, on est sur la rive et devant nous on en a vu plusieurs qui plongent. Par contre ils ne sortent pas vraiment de l’eau. On voit surtout leur dos, quelque fois leur tête. Il est presque impossible de prendre des photos. Sur le chemin de retour nous avons bien sûr encore pris une bonne averse. Aujourd’hui c’est notre dernier jour au Laos, déjà fini. Demain nous prenons le bus pour le Cambodge.
Anita